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Véritable effrontée de la bande, Alexandra Tombacq est la meilleure amie de Lisa Mérieux. Elle est surtout la plus insaisissable, la plus indomptable, des personnalités composant l’entourage de Valentine Lonsart.
Si l’on en croit la légende familiale, les parents d’Alexandra, Abel Tombacq et Valérie Chantelle, se sont rencontrés alors qu’ils n’avaient pas encore dix-huit ans, dans une discothèque, en dansant sur le fameux « Betty Davis Eyes » de Kim Carnes, à l’occasion d’une soirée arrosée pour le nouvel an 1982. Neuf mois après la fête, Valérie Chantelle donnait naissance à la petite Alexandra.
Embarqués dans une relation qui, pour avoir démarré dans une précipitation un peu superficielle, n’en a pas pour autant manqué de sincérité dans la durée, Abel et Valérie ont surtout été confrontés très tôt à la parentalité. Assumer la responsabilité d’un enfant est tout sauf une sinécure, à plus forte raison pour des adolescents n’ayant pas encore pu se construire un avenir professionnel. La vie des deux jeunes gens s’en est trouvée fort chamboulée, mais ils sont parvenus à s’en sortir. Des deux côtés, les grands-parents ont donné de leur personne pour soulager les précoces géniteurs dans leurs tâches, et cela a permis à ceux-ci de tenir la tête hors de l’eau. Ils auront d’ailleurs encore deux autres enfants, Anthony et Rémy, frères cadets (respectivement de quatre et six ans) d’Alexandra.
Abel Tombacq, qui a toujours aimé le danger, la vitesse et les sports extrêmes (il est fan de moto, de rafting et de karting depuis sa prime jeunesse), s’est engagé comme sapeur-pompier après avoir obtenu, non sans mal, son brevet. Sur le terrain, son goût du risque s’est progressivement estompé au profit d’une réelle volonté de servir la communauté. Aujourd’hui, après avoir combattu le feu pendant presque quinze ans, il a été muté dans un service de coordination plus tranquille, réjouissant ainsi sa compagne et ses enfants, qui ont souvent tremblé pour lui. Valérie Chantelle, quant à elle, travaille dans une agence de voyages à Namur, probablement une façon comme une autre de traduire son amour des grands espaces. Abel et Valérie n’ont pas toujours eu la vie facile, et ne se sont jamais mariés ; cela ne les a pas empêchés de former un couple solide.
Elevée par des parents jeunes, et décontractés à défaut d’être restés totalement insouciants, Alexandra n’a pas éprouvé beaucoup de mal à se façonner un caractère en marge des convenances. Confinant la plupart du temps à une certaine provocation, son envie de se démarquer s’est avant tout traduite dans l’attitude et dans le mode de vie. Elle a tôt souligné son côté piquant par un look particulièrement sexy, mais sans jamais tomber dans les travers d’une crise d’adolescence au sujet de son apparence, qu’elle sait naturellement avenante, au demeurant. On peut même dire qu’elle a plutôt mené sa barque vers la singularité avec un solide aplomb. Poussée dans le dos par un vent de liberté, fascinant ses deux garnements de frères pour qui elle adore tenir ce rôle d’icône sulfureuse, elle se fait un plaisir d’avancer dans l’existence en se dégageant de la moindre contrainte.
La délicieuse petite peste qui, étant enfant, passait plus de temps à chahuter qu’à câliner ses poupées est, par la suite, devenue une croqueuse d’hommes déniant toute crédibilité à la recherche d’un amour véritable, et surtout une incorrigible fêtarde, dont le tempérament rebelle et l’absence totale de tabou impressionnent.
Alexandra, en vérité, adore cultiver les contrastes. Ainsi son style fou-fou et son désir d’impunité tranche-t-il de manière vive avec les études très sérieuses qu’elle a choisi de poursuivre. Elle s’est en effet inscrite à la faculté de droit en 2001 (en même temps qu’une certaine Vicky D’Hollander, qui sera sa grande camarade d’auditoire), après des études secondaires qu’elle a juste terminées avec un an de retard sur le programme. Son insouciance et son manque de rigueur lui ont parfois joué des tours, mais sa personnalité et sa rapidité d’esprit auront fini par la maintenir sur le chemin de la réussite. Dès son entrée à l’université, Alexandra a d’ailleurs fait preuve d’une régularité un peu plus significative, sans pour autant que son tempérament de feu ne s’en trouve attisé, que du contraire, même. Ses premières années de candidature l’ont vue passer en délibération par le chas de l’aiguille, mais toujours est-il qu’elle tient bon la barre.
Il est difficile de dire si Alexandra Tombacq croit à la chance, mais par bien des aspects, sa bonne étoile s’est souvent appelée Lisa Mérieux. Cette dernière s’est révélée, depuis la rencontre des deux filles dans un jardin public namurois alors qu’elles avaient huit ans, la grande confidente d’Alex, et presque son ange gardien. Posée, modérée mais sachant aussi s’amuser, Lisa est le complément idéal de sa grande amie. Elle a suffisamment de fantaisie pour l’accompagner dans ses délirantes sorties, et assez de recul pour (parfois) la retenir d’aller trop loin. Alexandra aime à s’agacer des remarques de Lisa, qu’elle estime un peu trop pétrie de bons conseils pour les autres, mais au fond d’elle-même, elle en a probablement besoin. Indépendante au point de ne pouvoir être bridée par personne, Alexandra voit néanmoins en sa camarade une sorte de lointaine référence qui, sans qu’elle en ait elle-même conscience, la rassure. Objectivement, Lisa l’a d’ailleurs tirée d’un mauvais pas à plus d’une reprise.
Outre Lisa Mérieux, Alexandra traîne derrière elle une cohorte de copines partageant son goût pour l’amusement, et en compagnie desquelles les soirées s’annoncent souvent interminables. C’est à l’occasion de l’une d’elles qu’Alex et Lisa ont rencontré Valentine Lonsart et ses acolytes, qui sont devenus pour elles de véritables amis. Il arrive que par son comportement et son vocabulaire outranciers, Alexandra intimide, voire dérange, mais ce n’est pas le cas au sein de la petite communauté, où tout le monde la connaît, et où elle ne choque presque plus personne. Elle a cependant perdu le compte de ses aventures croustillantes et autres papillonnages, qui sont la source d’une grande partie de ses conversations favorites. Stéphane Martin et Benjamin Dubreuil figurent parmi ceux qui sont tombés, avec une grande complaisance, dans ses filets.
Il est une autre personne qui a exercé une forte influence sur Alexandra Tombacq : Kim Haï, jeune juriste Belgo-Vietnamienne, fut en effet sa marraine de baptême à la faculté de droit. Le charisme, l’indépendance et le sens de la provocation quasi insolent de la belle Eurasienne ont à coup sûr fasciné Alexandra, et l’ont confortée dans sa propre philosophie d’impertinence. Elles ont moins de contacts réguliers aujourd’hui, mais Kim, sans en avoir véritablement conscience, a déposé une empreinte toujours bien présente dans l’esprit de sa « pupille ».
Pour sa part, et ici contrairement à son mentor, Alexandra n’a pas encore de plan carrière bien défini en tête. Elle semble ne pas exclure, après un stage au barreau dans un cabinet d’avocats généraliste, de se spécialiser dans la matière du droit pénal, qui retient son intérêt en priorité.
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