TRAVELLING ET CONTRE-JOUR

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Valentine et les Autres> Christophe Therssen

Né le 10 janvier 1977 à Bruxelles (Belgique)

Fils de Roland Therssen et d’Hélène Preux

Portrait de Christophe Therssen © Angelica PettenoChristophe Therssen, que tout le monde surnomme « Chris », membre un peu à part, mais très sincère, de la bande à Valentine Lonsart, est né dans la nuit du 9 au 10 janvier 1977, très exactement à 2 heures 30 du matin. Soit quatre minutes avant son frère Vincent.

Situation hautement particulière, Christophe et Vincent, jumeaux homozygotes, sont autant des copies conformes sur le plan physique qu’ils sont différents par la personnalité. Leurs propres parents n’auraient probablement pas pu les distinguer s’il n’y avait cette incroyable opposition de caractères, qui s’est de plus en plus marquée au fil des ans.

Natifs de Bruxelles, les deux frères ont grandi dans la commune d’Evere, l’une des entités de la capitale, située le long de l’ancienne chaussée romaine. Ils ont pour géniteurs Roland Therssen, un biochimiste au tempérament bonhomme et passionné, et Hélène Preux, une rentière qui aura passé le plus clair de son temps à gérer de manière semi-professionnelle un club de bridge pour personnes âgées. Avec la logique de ce couple parental déséquilibré commence probablement la série de déboires de Christophe. Sa mère, très manipulatrice, a souvent joué avec la naïveté de son mari, plutôt brave type mais juste un peu trop enthousiasmé par son métier. Profitant de sa dévotion pour assouvir ses propres ambitions, elle l’a poussé tant et plus à gravir les échelons dans sa carrière, à écrire ouvrage sur ouvrage, à participer à des colloques à l’étranger, à courir après une certaine renommée dont il n’avait que faire. Ainsi, par la force des choses, Roland Therssen et son épouse (qui ne manquait pas de l’accompagner à chacun de ses voyages scientifiques) se sont beaucoup absentés de la maison, et ont fini par délaisser l’éducation de leurs enfants. C’est en tout cas l’image qui reste gravée dans l’esprit de Christophe, qui a, semble-t-il, plus souffert de la situation que son frère.
Depuis le départ, les frangins semblent avoir adopté des visons de l’existence en totale contradiction l’une avec l’autre. Dans beaucoup de cas, la gémellité implique une sorte d’indissoluble osmose, au travers de laquelle les deux êtres semblent vivre au même rythme. Pour Christophe et Vincent, elle a plutôt induit une farouche séparation des chemins, comme une lutte, probablement inconsciente, pour trouver leur propre identité. Tout petits, déjà, ils se sont trouvé une opposition féroce dans leurs préférences de supporters de football. Alors que Chris était un partisan du Racing White Daring Molenbeek, Vincent a porté son inclination sur les Mauves du Sporting d’Anderlecht, les grands rivaux de la capitale. Cela leur a valu, tout au long de leur enfance, un grand nombre de bagarres, au grand dam des grands-parents paternels, qui, résidant dans le même quartier d’Evere que leur fils et leur belle-fille, se sont toujours occupés des bambins pendant leurs nombreuses absences.

Mais par-dessus tout, ce sont leurs caractères qui se sont diamétralement éloignés, en même temps que leurs destinées.

Portrait de Christophe Therssen © Olivier VaughnChris a toujours perçu son parcours comme une longue route parsemée d’embûches, et ne pouvant mener qu’à l’échec. La malchance a souvent été son lot, et ce dans bien des domaines. Et l’attitude abattue et pessimiste qu’il en a retirée n’a rien fait pour le pousser vers la réussite. Déjà porteur du poids que représente le manque d’affection qu’il a ressenti de la part de ses parents, Christophe s’est enlisé dans un profond négativisme. Devenu adolescent, il partait systématiquement battu d’avance dans ses tentatives avec les filles, ce qui lui a rapporté une collection de vestes assez mémorable. Quant à ses véritables romances, elles ont souvent pris fin d’une façon amère et injuste, à l’image de sa dernière idylle en date, avec une charmante jeune fille nommée Julie Bratz, étudiante en gestion hôtelière. Leur rupture sera particulièrement douloureuse et confirmera encore Chris dans son sentiment dépressif.
Pourtant, le garçon n’est nullement dénué de qualités, que du contraire. Il est sensible et charmant, mais semble dépourvu de l’indispensable confiance en lui qui lui permettrait d’avancer d’un pas décidé. Professionnellement, la rengaine est la même. Ligoté par l’inaction et l’absence de foi en son avenir, il a pris très peu d’initiatives. Il a pourtant accepté de suivre son instinct et sa passion pour l’art en se lançant dans une carrière de photographe. Il a d’ailleurs réussi ses études dans ce domaine. Mais dans la pratique de son métier, il n’a cessé de gamberger. N’ayant jamais su saisir les opportunités qui se présentaient, il n’est pas réellement parvenu à faire son chemin ni à faire connaître ses talents, et attend toujours le coup de chance, la rencontre, qui le mettra vraiment en selle. La vérité se trouve probablement dans sa réticence à prendre lui-même son destin en mains.

Vincent, quant à lui, a tout du gagneur, pour ne pas dire du prédateur. Débordant d’activité et d’ambition, il a su se fixer très tôt des objectifs élevés, et n’a eu de cesse de les atteindre coûte que coûte. Il est devenu un expert financier redoutable et réputé, véritable globe-trotter constamment pendu à son téléphone portable, passant sa vie à négocier des contrats mirobolants et à deviser des cours de la bourse entre deux avions. Happé, pour ne pas dire vampirisé, par les exigences de son métier, Vincent en a progressivement délaissé les contacts humains, et a même fini par couper les ponts avec son propre frère, à qui il reproche son laisser-aller et sa mentalité de loser. Entre Chris, le poissard, et Vincent, le « winner » à tout prix, le divorce était consommé.

Néanmoins, si Christophe a souvent été dépourvu de chance, il a au moins celle d’avoir de véritables amis. Lorsqu’il eut son diplôme de photographe en poche, il partit s’installer dans la région d’Ath, peut-être pour se rapprocher de sa grand-mère maternelle, une dame âgée qui n’a parfois plus toute sa tête, mais qu’il adore et qui le lui rend bien. C’est là qu’il rencontra d’abord un autre artiste, Stéphane Martin, disc-jockey un peu bohême et au style décontracté. Par son intermédiaire, Chris eut l’occasion de faire quelques sorties, et se lia également d’amitié avec les camarades de Stéphane, à savoir Valentine Lonsart et les autres. Il a ainsi toujours pu compter sur eux, qui ont donné le maximum pour le sortir de l’ornière autant que possible. En leur compagnie, Christophe se sent soutenu et apprécié, même s’il a parfois du mal à le montrer. Il faut bien reconnaître qu’au sein du groupe, il est régulièrement « celui à qui il faut remonter le moral », et que son apathie flanque facilement le cafard. Mais Val et ses complices sont attachés à lui tel qu’il est. Lorsqu’il est dans une bonne période, il peut se révéler avec eux d’une conversation fort agréable.

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