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Née un soir particulièrement froid d’hiver 1982, Gina est la seconde des enfants Todesco, soeur cadette de Walter, aînée de Vanessa. Dans la famille, elle passe volontiers pour être la plus pondérée, bien que la vérité soit, comme toujours, plus nuancée.
Ses parents, Luca Todesco, commercial influent originaire de Lombardie, et Béatrix Gevaert, enseignante avant de devenir directrice-adjointe d’une école privée, auront vécu heureux une quinzaine d’années avant de divorcer en 1990. Si l’incompréhension les a tous frappés, Gina est probablement, des trois enfants, celle qui s’est posé le plus de questions. Face à l’absurdité d’une situation qui dépassait alors sa compréhension de petite fille, elle a tout mis en oeuvre pour tenter de « grandir » plus vite, et d’appréhender les problèmes d’adultes aussi tôt que possible. Rassurée par la présence protectrice de son grand frère, elle a consacré un temps infini à tourner dans sa tête, assidûment mais avec une certaine sérénité, toutes les questions relatives à l’échec du couple parental. Entre sa mère au tempérament très cool, plutôt débridé et laissant libre cours à sa fantaisie et son père à l’ambition galopante, nerveux, souvent absent ou plongé dans des préoccupations diverses, Gina, qui ne comptait pas plus de huit printemps au moment de leur rupture, a néanmoins pu mesurer leur différence d’humeurs. Elle s’est alors mise à deviser sur la compatibilité des caractères, et sur la pertinence du débat entre une harmonie soi-disant entretenue par les points communs et une prétendue attirance des extrêmes… Elle n’a manifestement pas encore pu trancher à l’heure actuelle, mais une chose semble cependant certaine : cette volonté de disséquer les événements qui l’habite depuis sa tendre enfance lui a permis de trouver sa voie. Gina s’est en effet lancée dans la psychologie dès l’obtention de son diplôme d’études secondaires, obéissant à une conviction qui remonte jusqu’à ces fameux avatars familiaux. Ceux-là qui ont motivé son intarissable soif de comprendre l’âme humaine.
L’esprit constamment tourné vers l’analyse, Gina n’en est pas pour autant austère dans l’attitude. Au contraire même, elle est de composition agréable et gaie, et trouve d’ailleurs un réel plaisir dans ses exercices incessants de remue-méninges. Sa petite soeur Vanessa s’amuse beaucoup de sa manie rébarbative de tout décortiquer, et la taquine souvent à ce sujet, toujours dans une ambiance bon enfant. Gina a, il est vrai, la chance d’évoluer au sein d’une fratrie extrêmement soudée, véritable ciment du « Clan ». Elle entretient avec Walter et Vanessa une inébranlable solidarité qui a toujours fait leur force et qui, sur un plan plus personnel encore, lui a permis de toujours demeurer dans une optique positive. Ayant un peu de la jovialité de Vanessa et de l’assurance de Walter, Gina possède un sens de l’humour à toute épreuve et même un petit côté pince-sans-rire, qui viennent efficacement compléter une solide dose de bon sens.
Il serait erroné de croire que son esprit logique l’a enlisée dans une quelconque forme de neutralité. Elle a certainement tout fait pour ne pas être naïve, mais elle conserve malgré tout une certaine envie de croire aux belles choses. En son for intérieur, elle se persuade parfois de sa foi en un destin préétabli, une idée en contradiction avec son propre cartésianisme, mais qui la conforte dans un schéma de certitudes.
Comme Walter et Vanessa, elle conserve des contacts sporadiques mais courtois avec son père, qui, depuis son divorce, a quitté la Belgique pour l’Angleterre.
Gina parle très peu de ses relations sentimentales, vraisemblablement afin de pouvoir les analyser tranquillement de son côté, à tête reposée, avant que personne ne puisse en donner de commentaire. Sa meilleure amie est probablement la très douce Jessica Sinclair, qui est elle aussi, à sa façon, versée dans de grandes réflexions, plus philosophiques pour sa part. Celle-ci est d’ailleurs également une grande complice de la petite Vanessa, avec qui Gina essaie parfois, gentiment et par amusement, de jouer un rôle de grande sœur un tantinet dirigiste.
Appliquée et consciencieuse dans ses études, elle a mené à terme, sans accroc et avec un certain brio, son cursus universitaire en psychologie. Elle oeuvre maintenant au sein d’une équipe pluridisciplinaire médico-sociale basée dans la région de Rixensart. Elle envisage d’approfondir dans l’avenir ses connaissances en programmation neuro-linguistique, une branche très pointue de la psychologie basée sur l’étude des champs de communication. Un domaine que semble d’ailleurs maîtriser de manière totalement intuitive son frère Walter.
Traînant derrière elle un certain nombre de dilemmes qu’elle ne parvient pas à semer en cours de route car ils font partie d’elle-même, Gina reste sereine et conserve cette conviction que chaque problème trouve forcément une solution.
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