TRAVELLING ET CONTRE-JOUR

Vous êtes ici : Accueil>Personnages>Bande à Nat'> Judith Grabsch

La Bande à Nat'> Judith Grabsch

Née le 17 octobre 1975 à Burghausen (Allemagne)

Fille d’Uwe Grabsch et d’Anke Meltzinger

Portrait de Judith Grabsch © Olivier VaughnCette jeune femme aux longs cheveux noirs, à l’accent chantant et au sourire empreint de compassion est la grande confidente de la Belgo-Vietnamienne Kim Hai. Elle partage d’ailleurs avec elle un certain déracinement, ayant également quitté son pays natal pour venir s’installer en Belgique.

Bavaroise pure souche, Judith Grabsch est née un soir d’automne 1975 à Burghausen, dans la banlieue de Munich. Comme sa sœur Babette, plus jeune de sept ans, elle a grandi dans un giron familial aux règles particulièrement strictes. Son père est inspecteur à la police munichoise, sa mère une ancienne championne junior de lancer du javelot qui a abandonné toute ambition de carrière sportive pour se consacrer à son rôle de mère de famille. Tous deux sont extrêmement pieux et ont élevé leurs filles dans des valeurs catholiques inflexibles. Prières avant chaque repas, apprentissage par cœur de la bible, confessions hebdomadaires et messe quatre fois par semaine ont rythmé leur vie de petites filles bien sages. Leurs parents ne supportant pas la grossièreté ni les écarts de comportement, elles ont également été à bonne école en matière de discipline personnelle. Des deux côtés, leurs grands-parents ont toujours nourri la même sévérité, la branche paternelle s’inscrivant d’ailleurs dans une impressionnante succession de grenouilles de bénitier, du moins si l’on en croit la rumeur populaire. Le seul extraverti de la famille semblait être l’oncle de Judith et Babette, Torsten Grabsch, truculent amateur du traditionnel folklore de l’Oberbayern et vendeur de frusques et de barbapapas le long de LeopoldStrasse. On ne comptait plus ses visites surprises aux deux gamines, les bras chargés de cadeaux, ni les réprimandes de la maisonnée, qui l’a souvent considéré comme un débauché en raison de son penchant un peu trop prononcé pour la bière blonde.

Pas plus que sa soeur, Judith n’a eu d’enfance malheureuse. Elle a toujours été reconnaissante de l’éducation qu’elle a reçue de ses géniteurs, parfois un peu austères, mais toujours soucieux de l’avenir de leurs enfants. Leur encadrement de tous les instants était leur manière à eux d’exprimer leur affection, et Judith eut cette grande sensibilité de le recevoir comme tel. Cela ne l’a pourtant pas empêchée de prendre, encore adolescente, la décision de se séparer d’eux et de partir à l’étranger. En cause, une série d’événements conjugués, le premier étant une promesse effectuée à son oncle Torsten, qui allait décéder quelques semaines plus tard. Souffrant, Torsten avait demandé à sa nièce de se rendre à Bruxelles afin d’y habiller la légendaire statue du Manneken Pis d’un costume traditionnel de la Haute-Bavière qu’il avait lui-même confectionné. Une demande qui paraissait anodine, mais qui était pour lui très symbolique en raison de son attachement à la capitale belge, où il avait laissé un ancien amour sans prendre le temps de se réconcilier ni de demander pardon pour ses erreurs. C’est ainsi qu’à tout juste seize ans, Judith prit seule le train pour Bruxelles, et parvint à accomplir sa mission. Elle en reviendra émerveillée par la ville et se jura d’y retourner.
Le hasard faisant parfois bien les choses, les parents de Judith envisageaient déjà sérieusement de l’envoyer faire une partie de ses études à l’étranger afin qu’elle puisse parfaire sa connaissance des langues. Déjà très avancée en français, qu’elle étudiait dans sa section linguistique en secondaire, Judith leur demanda de pouvoir choisir la Belgique, et particulièrement Bruxelles, comme destination privilégiée. La décision fut prise : elle y effectuerait sa dernière année d’humanités, dans le cadre d’un programme d’échange. Judith plie donc bagages et quitte la Bavière pour débarquer en Belgique de manière durable dès la fin du mois de juin 1993. Elle a dix-sept ans et demi. C’est sans regret qu’elle laisse derrière elle son Allemagne natale, si ce n’est l’inquiétude de s’éloigner de sa sœur Babette, qui est encore toute jeune. Judith emporte d’ailleurs avec elle nombre de valeurs inculquées par ses parents, parmi lesquelles la générosité, le souci d’autrui et le partage.

Les circonstances vont l’amener à trouver, à Bruxelles, un modeste appartement situé juste à côté de la maison du Docteur Muriel Solys, laquelle y vit avec sa fille, charmante petite Eurasienne qui compte treize printemps à l’époque, Kim Hai. Une grande amitié va alors se nouer entre les deux adolescentes. Evoluant de façon très libre et débarrassée de la plupart des carcans traditionnels, Kim l’indépendante, l’insaisissable, la délicieusement insolente parfois, va trouver en sa nouvelle camarade une confidente, un ange gardien, presque une grande sœur. Avec le temps, Judith n’a d’ailleurs rien perdu de son côté moralisateur et aime à remettre gentiment au pas les personnes de son entourage quand elle estime que certaines convenances menacent d’être dépassées.

Portrait de Judith Grabsch © Olivier VaughnSon tempérament protecteur, qu’elle tente d’assumer auprès de Kim comme auprès des autres, est assurément une illustration de son sens moral aigu. Sans nécessairement marcher sur les mêmes traces ni partager une ferveur identique dans la foi, elle a retiré des enseignements de sa famille un souci d’ordre et de vertu qu’elle tente d’appliquer à sa propre vie, bien que l’assurance et la force de caractère de Kim lui apportent progressivement un éclairage nouveau sur les choses.

Judith a en tout cas trouvé ses marques en Belgique, et s’est résolue à y rester. Elle a réussi sa dernière année d’études secondaires, ainsi qu’un graduat en gestion via des cours du soir. Elle occupera alors plusieurs postes de vendeuse en magasin, le dernier en date dans une boutique de vêtements à Bruxelles, où elle travaille depuis plusieurs années. Elle aime beaucoup conseiller les clients, avec cependant une préférence marquée pour les styles classiques, son caractère très prude prenant à chaque fois le dessus. C’est pourquoi elle a plus de difficultés à vanter les mérites de collections extravagantes ou de modèles sexy.

Kim ayant obtenu son diplôme à la faculté de droit où étudieront également Alexandra Tombacq et Vicky D’Hollander, Judith sera aussi amenée, de fil en aiguille, à connaître Valentine et Nathalie Lonsart, et leurs bandes respectives. Vis-à-vis de Nat’ et de ses amis (ceux dont elle est la plus proche), elle est souvent l’enquiquineuse qui adore embêter le monde et faire la morale, toujours avec douceur et humour, cependant. Ses compagnons l’apprécient d’ailleurs beaucoup, car derrière sa pudeur parfois excessive, elle est en fait d’une immense sincérité.
Judith s’est également prise d’une sympathie toute particulière pour la très douce Vicky, et sans se l’avouer, est secrètement attirée par le grand séducteur du groupe, Benjamin Dubreuil.

Hormis son accent assez pittoresque, qui donne un style parfois baroque à ses interventions pourtant très sérieuses sur le fond, Judith parle un excellent français et se plaît même à corriger les natifs dans leur langue maternelle si elle en a l’occasion.

Bien qu’elle réside à Bruxelles, elle retourne régulièrement en Bavière, et systématiquement pour les fêtes de fin d’année. Elle entretient en outre une correspondance très soutenue avec sa sœur Babette, qui termine des études d’infirmière à Munich.

Vous êtes ici : Accueil>Personnages>Bande à Nat'> Judith Grabsch